J + 53-54, de la terre boueuse aux courants du fleuve.
30 juin 1 juillet
Luang Prabang (Laos)
Ce matin, nous partons pour une randonnée de deux jours, mi trekking, mi kayaking.
Celui que nous avions prévu initialement a été annulé pour cause de mauvais temps. Nous partons sous la pluie avec un groupe de neuf personnes.
Nous commençons notre parcours dans la mélasse Des kilos de gadoue restent accrochés sous nos pieds comme d’énormes plateformes.
Le paysage est merveilleux, nous passons dans des rizières cintrées de belles montagnes.
Parfois nous traversons la jungle, parfois des cours d’eau.
Il continue toujours de pleuvoir , mais comme il ne fait pas froid ce n’est pas désagréable.
Nous nous arrêtons en route dans différents villages, dont un hmong (peuples issus de la Mongolie) et un kmuth. Ce sont des peuples différents avec leurs langues et coutumes. Toutefois ces villages sont extrêmement reculés et coupés de toute civilisation.
Les habitants ont un mode de vie très rudimentaire. Les petites maisons sans eau ni électricité ont un simple sol en terre battue.
Le résultat avec de telles chutes d’eau est une boue qui recouvre tout et rend nos chaussures indécrottables.
Les enfants eux, marchent pieds nus souvent sans pantalon et leurs vêtements et leurs corps sont couverts de boue.
Leur adorable frimousse est toute sale.
Ils ne vont pas à l’école mais effectuent des tâches pour aider leurs parents.
En fin d’après midi, nous arrivons au village dans lequel nous dormirons.
Les conditions assez précaires sont accentuées par la boue omniprésente.
bienvenue dans ma maison
Nous dormons à l’étage d’une maison, sous des moustiquaires.
Au rez de chaussée dont le sol est en terre battue, les guides s’activent aux fourneaux (au feu de bois) pour nous préparer un repas digne de ce nom : bœuf sauté, soupe, légumes et riz gluant….
Il s’avère plus difficile d’aller aux toilettes situées à 100 mètres de la maison, sans compter la boue qui nous oblige à resalir les pieds que nous avons nettoyés au broc.
Tans pis, nous dormirons les pieds pleins de terre.
Le spectacle le plus particulier est le moment ou le groupe électrogène se met en marche, la maison s’improvise cinéma de campagne.
Pour 1000 kip (une somme énorme pour eux) les villageois prennent place dans la salle commune pour regarder un programme de la télé thaïlandaise.
Les enfants, les mères et les pères s’installent sagement pour regarder des fragments d’émission dictés par celui qui est en possession de la télécommande.
Nous nous retirons vers 20 heures.
Le lendemain c’est reparti pour une marche dans la boue.
Nous rejoignons la rivière que nous dévalons très vite car il y a beaucoup de courant.
Par moment les rapides sont violents et d’autres fois nous nous laissons aller sans pagayer admirant le magnifique paysage…